Le miroir au mercure

Dès l’Antiquité la production de miroirs est attestée, mais il s’agit de petits objets. En Europe, il faut attendre le XIIIème siècle pour qu’apparaisse le miroir en verre recouvert d’une plaque de plomb ou d’argent. La technique du miroir au mercure est mise au point en Europe du Nord au XIVème siècle mais ce sont les vénitiens qui, au XVème siècle, améliorent la technique. Il s’agit de produire un verre plat et poli afin de le recouvrir d’une couche de mercure, c’est-à-dire de métal argenté, qui donne le reflet. Ce procédé d’argenture des glaces domine la miroiterie pendant 400 ans.

Dès 1672, la France fut en mesure d’assurer elle-même la production de miroirs de bonne qualité et interdit alors l’importation vénitienne. Un des exemples les plus fameux en France est la galerie des glaces du Château de Versailles qui comporte 357 miroirs au mercure, de grandes dimensions, réalisés par la manufacture de Saint-Gobain vers 1684. 80% sont d’origine, on les reconnait au fait qu’ils ne sont pas biseautés.

Cependant le mercure est un élément chimique à forte toxicité et dangerosité. La durée de vie moyenne d’un artisan miroitier, soumis aux vapeurs du mercure, était de 10 ans et les accidents mortels étaient fréquents. Le procédé a donc été interdit en 1850, coïncidant avec la découverte d’une autre technique d’argenterie. Aujourd’hui, les miroirs sont recouverts d’une couche d’aluminium.

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