Exceptionnelle cheminée monumentale en marbre provenant de la demeure new-yorkaise de Edward J. Berwind sur Fifth Avenue réalisée par Jules Allard et Fils et Louis Ardisson


Jules Allard et Fils

Louis Ardisson, sculpteur

Extraordinaire cheminée monumentale
provenant de l'Hôtel particulier de Edward Julius Berwind, 828 Fifth Avenue, New York.

1894

Signature : « J ALLARD ET SES FILS/INV » et « LOUIS ARDISSON FECIT »

Dimensions : H. 457 cm ; L. 231 cm ; P. 61 cm

Marbre Statuaire de Carrare, marbre Brèche Violette, bronze doré, bronze à patine verte.


Destinée à orner le grand hall du premier étage de la résidence de Edward Julius Berwind et son épouse Sarah située sur Fifth Avenue (5ème avenue) à New York, cette cheminée monumentale présente une cariatide et un atlante de bronze doré et bronze à patine verte placés de part et d'autre de l'ouverture sur le foyer. Ces titans sont dits « engainés », la partie inférieure de leur corps étant prise dans une gaine reposant sur une double patte de lion de bronze.

Le fronton cintré de cette cheminée est composé d'un grand bas-relief en marbre Statuaire de Carrare enchâssé dans un cadre mouluré de marbre Brèche Violette. Réalisé par le sculpteur Louis Ardisson, ce bas-relief faisant plus de 1,80 mètre de hauteur représente le «Triomphe de Neptune».

Le grand bas-relief est signé à la fois par Jules Allard et Fils et par Louis Ardisson.

Le linteau du foyer est également orné d'un bas-relief de Louis Ardisson représentant une allégorie de l'Hiver.

Couronnant ce manteau de cheminée d'exception, le monogramme de Edward Julius Berwind « EJB », inscrit dans un cartouche, est soutenu par deux putti ailés de bronze.

Edward Julius Berwind (1848-1936)
et sa somptueuse demeure de Fifth Avenue à New York :

Entrepreneur ambitieux né à Philadelphie dans une famille venue d'Allemagne, Edward Julius Berwind fait fortune dans la compagnie minière fondée par son père en Pennsylvanie, la Berwind-White Coal Mining Company. En 1876, fort d'un succès sans précédent, Edward J. Berwind s'installe à New York afin d'en diriger les bureaux et achète un terrain à l'angle de la 64ème Rue et de la 5ème Avenue. C'est là, à quelques blocs seulement de Central Park et de fortunés voisins que sont William K. Vanderbilt, Cornelius Vanderbilt II et Madame William B. Astor, que Berwind prend la décision d'édifier une demeure extraordinaire qui devient son hôtel particulier. Pour la conception de cet édifice d'inspiration Renaissance, il s'adjoint les forces d'un architecte encore peu connu, Nathan Clark Mellen, tandis que la décoration intérieure, sommet de l'apparat et du luxe, est confiée à l'atelier parisien de Jules Allard et Fils.


Edward J. Berwind conçoit sa demeure comme un véritable écrin pour sa collection d’œuvres d'art : tableaux, objets d'art et tapisseries.

L'historien en architecture John Tauranac dira de cette demeure dans le New York Times : “nothing less of a palace […] unabashedly Louis XV and about as close to Versailles as residential New York has to offer” (« rien de moins qu'un Palace […] un style Louis XV décomplexé, et aussi proche du Château de Versailles qu'une résidence New-yorkaise puisse l'être »).

La cheminée est quant à elle placée dans le Foyer du premier étage, sublime pièce de style Louis XV. Ce hall desservait une exceptionnelle salle de bal dorée (« Gold Ballroom »), pièce de réception par excellence où 80 convives pouvaient prendre place.

Le décor opulent et luxueux de cet hôtel particulier, dont la construction est terminée en 1894, atteste d'un véritable Âge d'Or de l'histoire de États-Unis, rappelant une période extraordinaire de splendeur architecturale et décorative.

Un décor intérieur conçu par Jules Allard, célèbre ébéniste et tapissier-décorateur parisien :

En 1860, prenant la direction de l'atelier parisien fondé par son père Célestin, Jules Allard connaît déjà une renommée de dimension nationale grâce aux différentes expositions auxquelles la firme a pu participer.

Mais la consécration est confirmée lors de l'Exposition Universelle de 1878 où Allard est récompensé d'une médaille d'or et est promu Chevalier de la Légion d'Honneur. A cette époque, l'atelier de Paris est d'ores et déjà pourvu de plus de 400 collaborateurs et la Maison Allard fournit des ameublements complets, des œuvres d'ébénisterie, sculptures d'art, sièges et décorations. Il opère donc comme un véritable décorateur et c'est probablement ce qui séduit le public de l'Exposition Universelle.
Très vite, il commence à collaborer avec le célèbre décorateur anglais Richard Morris Hunt notamment à l'occasion de prestigieuses réalisations pour les plus grandes familles de la côte Est des États-Unis comme les Vanderbilt. C'est ainsi que Jules Allard prend la décision d'ouvrir une succursale à New York dès 1885. Il réalisera ainsi le décor de «Marble House» à Newport pour Alva et William Kissam Vanderbilt de 1888 à 1892 et celui de «The Breakers», demeure d'été de Cornelius Vanderbilt II à Newport. Assuré de la grande renommée de Jules Allard, Edward J. Berwind lui commande donc le décor complet de sa demeure de Fifth Avenue au début des années 1890.

Bibliothèque, The Breakers à Newport.
Décor par Jules Allard pour Cornelius Vanderbilt II.
Salle de Bal dorée de Marble House,
demeure de William Kissam Vanderbilt
décorée par Jules Allard à Newport

Pour Edward J. Berwind, Jules Allard réalisera également le décor de sa somptueuse demeure de Newport, "The Elms", terminée en 1901.


The Elms, la Salle à manger. Demeure de Edward Julius Berwind à Newport, Rhode Island.
Décor par Jules Allard terminé en 1901.

« Le Triomphe de Neptune »,
bas-relief monumental par Louis Ardisson en marbre Statuaire :

Le bas-relief monumental intitulé «Le Triomphe de Neptune», en marbre Statuaire, est imaginé par Louis Ardisson qui s'inspire d’œuvres majeures du XVIIIè siècle classique français, notamment de l'époque du Palais de Versailles. De Boullogne l'Ainé, Ardisson emprunte l'iconographie de Neptune figuré sur un char et non pas sur une coquille comme le veut la représentation traditionnelle. Louis Ardisson s'inspire également de la grande sculpture monumentale du Palais de Versailles grâce au Triomphe de Neptune et d'Amphitrite imaginé pour le Bassin de Neptune par Lambert Sigisbert Adam (1700-1759) et commandé par Louis XV en 1736.

BOULLOGNE (dit) l'Aîné (1649-1717),
« Neptune amenant Amphitrite
dans un char marin »
© Musée des Beaux-Arts de Tours.
Adam Lambert Sigisbert (1700-1759), Neptune brandissant son trident, Amphitrite recevant les richesses de la mer que lui présente une Naïade, sur le char marin accompagnés de Tritons et de monstres marins, 1736-1740, sculpture en plomb monumentale du Château de Versailles


Louis Ardisson a traité à plusieurs reprises ce thème de Neptune, notamment chez Alva et William Kissam Vanderbilt pour ce splendide bas-relief ornant la Salle de Bal dorée de "Marble House" à Newport.

Salle de Bal dorée de Marble House à Newport.
Bas-relief en bois doré par Louis Ardisson.


Ultime témoin de l'Âge d'Or des grandes dynasties américaines, de cette époque où Vanderbilt, Astor, Carnegie, Rockfeller, Rothschild et Berwind se côtoyaient lors de somptueuses fêtes dans des demeures spécialement conçues pour accueillir des réceptions grandioses, cette cheminée monumentale vous est aujourd'hui présentée par la Galerie Marc Maison .



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