Notre cheminée est la réplique exacte de celle de Fontainebleau, bien qu’elle comporte des éléments hérités de son siècle : elle est dotée de côtés galbés, ajouts typiques du XIXe siècle, ornés de couronnes de roses, motif conçu toutefois dans un esprit tout à fait XVIIIème siècle : à la manière de rosettes naturalistes, elles sont suspendues par un ruban. Dans le même esprit, l’intérieur en fonte de notre modèle est orné de branches de feuilles et de nœuds qui s’entrelacent.
Le Château est vidé de son mobilier après la Révolution française, avec en conséquence sa dispersion dès 1796. Napoléon Ier, qui y passera les derniers jours de son règne, redonne une seconde vie au château à partir de 1804 : il le fait réaménager et y donne des spectacles d’opéra et de théâtre. Par la suite, Louis XVIII et Charles X y feront de rares séjours, tandis que Louis-Philippe sera à l’origine des premiers travaux de restauration. Du XIXème siècle datent ainsi les derniers travaux effectués au Château, qui dès 1862, est inscrit au titre des monuments historiques. Sous le Second Empire, le château devient un des lieux de villégiature de la cour avec Saint-Cloud, Compiègne et Biarritz : l’impératrice Eugénie se prendra d’ailleurs d’affection pour le Boudoir Turc. Aux débuts de la Troisième République, le Château accueille quelques réceptions mondaines et politiques et, en de rares occasions, certains Présidents. C’est de cette période que date le tableau de Jules-Marc-Antoine Frappaz conservé au Musée national du château de Fontainebleau et sur lequel est représentée notre cheminée entourée du mobilier installé durant le XIXème siècle.
Notre cheminée au superbe décor, réplique du modèle d’origine, est ainsi tant le témoignage des fastes du XVIIIème siècle et de l’histoire du château de Fontainebleau, que du goût du siècle suivant pour la reprise des modèles phares avec parfois quelques variations.
BIBLIOGRAPHIE :
CARLIER, Yves, Le Boudoir de Marie-Antoinette à Fontainebleau, Somogy éditions d’art, Paris, 2006.